Parcours de la traversée des Alpes à vélo par les cols (cyclisme)

Parcours de la traversée des Alpes à vélo par les cols (cyclisme)

Après une superbe traversée des Pyrénées en vélo de Hendaye à Cerbère à l’été 2020,  l’idée de la traversée les Alpes en cyclisme par  les cols de Thonon-les-Bains à Nice devenait une évidence. Dans les Pyrénées, nous avions relié l’Atlantique à la Méditerrannée, traverser les Alpes pourrait revenir à relier le Lac Léman à la Méditerranée ou rejoindre deux célèbres villes thermales ou encore de parcourir à notre manière le cycle de l’eau des montagne à la mer.. Bref, on peut trouver beaucoup de symboliques, mais ce qui nous motivait surtout était d’enchaîner en vélo pendant 7 jours, des cols mythiques et des cols plus confidentiels, via en partie la Grande Route des Alpes en vélo.

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Pour cette traversée des Alpes en cyclisme, nous avons opté pour du léger et rapide, sans avoir de voiture suiveuse ou autre assistance. L’idée était simple, venir en train jusqu’à Thonon-les-Bains, faire 7 jours de vélo pour rejoindre Nice puis rentrer en train (ou en vélo pour l’un de nous..). Durant cette  traversée on avait juste des petites sacoches pour prendre nos affaires pour la semaine. Le soir on dormait à l’hôtel et mangeait au restaurant. Dans les Pyrénées, on avait une voiture qui nous suivait, on dormait le soir en camping et on se faisait notre popote. Deux styles deux ambiances, mais cela permettait cette fois que l’on soit tous à vélo en même temps et tout le temps.

Première étape, validée ! ©photo David Lagane

De nombreuses possibilités de parcours pour traverser les Alpes

Il y a du choix lorsqu’il s’agit de construire un parcours cycliste pour passer de cols en cols les Alpes. Il y a tellement de cols, de vallées, de massifs que l’on pourrait faire une sorte se serpentin pendant 3 semaines. Il fallait donc se fixer une certaine trame à suivre pour ne pas s’emballer. Oui, devant l’ordi en traçant sur la carte, j’ai tendance à charger la mule (aucun lien avec le dopage) et mettre plus de kilomètres ou de dénivelé que de raisonnable.. Mais bon, cela permet d’avoir un beau parcours ambitieux et surtout d’avoir un bon moyen de motivation pour s’entrainer.

Pour cette traversée des Alpes, j’aurai pu reprendre la route des Grandes Alpes et basta. D’ailleurs ce site est une mine d’informations, avec des parcours, des variantes, des infos sur les cols etc.. Mais, j’aimais bien l’idée de façonner notre propre parcours et de faire découvrir des coins à mes potes. Un exemple, les lacets de Montvernier ne sont pas dans les parcours classiques, pourtant je tenais à y passer parce que je les trouve sympa et originaux.

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Donc ma trame était de passer par les plus hauts cols, par les plus mythiques, par les plus originaux, tout en gardant une certaine logique d’enchainement et que ça tienne en 7 jours.
Il fallait aussi avoir en tête l’hébergement, et donc faire l’arrivée des étapes dans des endroits où l’on aurait un maximum de chance de pouvoir réserver une ou des chambres pour 5 personnes presque en dernière minutes, tout ça début août.. Donc en visant majoritairement des stations de montagne ou des grands villages. Dernière subtilité, l’année d’avant, dans notre tentative des 7 majeurs, j’avais buté à la fin du col de Sampeyre en Italie et voulait revenir et découvrir les autres cols que je n’avais pas pu faire, donc un passage en Italie se rajoutait dans le parcours.

Une fois que l’on a ces grandes lignes, il faut réussir à relier tout ça, en faisant des étapes équilibrées et réalisables.

Mont Blanc depuis le col des Aravis ©photo Romain Le Pemp

Adapter son parcours durant la traversée des Alpes en vélo

Parfois entre ce que l’on imagine et la réalité sur le terrain, c’est à dire sa condition physique du moment, l’accumulation de la fatigue sur plusieurs jours, la météo, etc.. il faut savoir s’adapter et si besoin faire évoluer son parcours pour arriver à bon port (de Nice). Dans notre cas, pour la moitié de la 5ème étape et la moitié de la 6ème étape, nous avons décidé de scinder le groupe en deux, d’un côté ceux en forme qui ont fait le parcours initial avec la sacrée partie italienne et de l’autre les 3 moins en forme qui ont pris une variante française, moins compliquée..
Sur le moment ça fait râler, ce n’est pas facile de faire entendre, comprendre, du bien fondé de séparer le groupe quelques heures, mais c’était le mieux à faire. D’un côté ceux qui étaient en forme et qui s’étaient durement entrainés pour ça pouvaient faire l’ambitieux parcours initial (et ça permettait à un de repérer des cols des 7 majeurs pour les faire quelques semaines plus tard) et ça donnait aux autres moins en forme, l’occasion d’arriver à l’objectif en levant un peu le pied.
Lorsque vous préparez  le parcours, pensez que sur place vous pourriez avoir besoin de souplesse ou d’adaptation, donc c’est toujours bien d’anticiper en fonction de votre timing, des objectifs, du groupe.. des possibilités de variantes possibles.

Barre des écrins au loin depuis le col du Galibier ©photo Romain Le Pemp

Notre parcours de la traversée des Alpes par les cols en cyclisme

Voici notre itinéraire de la traversée des Alpes, que nous avons réalisé début août 2022.

Résumé :

Départ : Thonon-les-Bains
Arrivée : Nice
Etapes : 7
Période : du 31 juillet au 6 aout 2022

Parcours initial :
Kilometres :  915 km
Dénivelé positif : 24 810 m

Parcours remodelé avec étapes 5 et 6 aménagées  
Kilometres :  850 km
Dénivelé positif : 21 730 m

Etape 1 : Thonon-les-bains 👉 Les Saisies

Cols à grimper :

col des gets (km 36)
col de la colombiere (km 76)
col des aravis (km 100)
col des saisies (km 127)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14496815

Etape 2 : Les Saisies 👉 Val Cenis

Cols à grimper :

cormet de roseland (km 37)
col de l’iseran (km 104)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14500686

Etape 3 : Val Cenis 👉 Alpes d’Huez

Cols à grimper :

lacets de montvernier (en bonus) (km 55)
col du glandon (km 84)
col de la croix de fer (km 87)
lacets de l’alpe d’huez (km 140)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14500731

Etape 4 : L’Alpe d’Huez 👉 Briançon

Cols à grimper :

col de sarenne (km 9)
col du lautaret (km 47)
col du galibier (km 56)
col du granon (en bonus) (km 95)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14500757

Etape 5 : Briançon 👉 Stroppo

Cols à grimper :

col de l’izoard (km 20)
col d’agnel (km 58)
col de sampeyre (km 104)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14500982

Etape 5 (bis) : Briançon 👉 Jausiers

Cols à grimper :

col de l’izoard (km 21)
col de vars (km 71)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/16181252

Etape 6 : Stroppo 👉 Saint-Martin Vésubie

Cols à grimper :

col de la fauniera (km 28)
col de la lombarde (km 85)
la colmiane (km 138)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14501024

Etape 6 (bis) : Jausiers 👉 Saint-Martin Vésubie

Cols à grimper :

cime de la bonette (km 23)
la colmiane (km 99)

Trace GPX et infos dynamiques :  https://www.openrunner.com/route-details/16181264

Etape 7 : Saint-Martin Vésubie 👉 Nice

Cols à grimper :

col de turini (km 31)
l’authion (en bonus) (km 38)
col de castillon (km 75)
col d’eze (km 110)

Trace GPX et infos dynamiques : https://www.openrunner.com/route-details/14501119

Hébergement, restauration, sur la traversée des Alpes

Nous sommes partis début août, une période où il y peut y avoir du monde en montagne, il fallait trouver de la disponibilité sur nos points d’étapes. Nous étions 5, donc cela supposait de trouver des hébergements assez grands ou de pouvoir réserver 2 chambres. Par dessus ça, la question de la météo se posait aussi. Nous avons donc hésité à réserver longtemps à l’avance ou à le faire au dernier moment. Finalement nous avons tout réservé une petite semaine avant de partir, car comme ça nous connaissions les grandes tendances météo prévues et d’autres part cela nous évietait tous les soirs de perdre du temps à trouver de la place pour le jour suivant. Cette solution a été pas mal, nous avons réussi à trouver des chambres ou studios disponibles, sans tomber dans des prix trop élevés, par contre il était vraiment nécessaire lors de la création des étapes, d’arriver dans des endroits où il y a beaucoup de possibilité de se loger. Une réservation longtemps à l’avance peut se faire, mais on n’a pas de possibilité de décaler d’un jour ou deux suivant la météo.

Une autre problématique lorsque l’on fait de l’itinérance en cyclisme, c’est de ranger les vélos pour la nuit. Nous n’avions bien entendu pas d’antivol avec nous et peu d’hôtels avaient de vraies solutions sécurisées pour ranger les vélos la nuit. Certains acceptaient que l’on monte les vélos dans les chambres lorsqu’ils n’avaient pas d’endroits fermés, d’autres avaient des garages à vélo, d’autres des caves ou garages à voitures..

Pour manger, le soir nous mangions au restaurant, le midi nous nous arrêtions dans des boulangeries ou crêperies. Par contre, le matin nous partions tôt pour profiter de rouler à la fraiche, les petits déjeuner n’étaient pas possibles dans les hôtels, du coup nous mangions dans nos chambres des quiches ou autres cakes acheté la veille en boulangerie.

Par rapport au camping et popote de notre traversée des Pyrénées, nous pensions que le matin nous gagnerions plus de temps d’être à l’hôtel qu’au camping où l’on devait ranger nos tentes, nos affaires, mais au final l’écart n’était pas si flagrant que ça. A 5 personnes, il y a faut quand même du temps pour se mettre en route le matin (petit déjeuner, ranger les affaires dans les sacoches, se préparer, etc..) même dans un hôtel.

La case deserte, col de l'Izoard ©photo Romain Le Pemp

Quelques conseils

On dirait qu'on est à Nice ! ©photo Une touriste

Notre traversée s’est bien passée, le parcours s’est bien enchainé grâce à l’adaptation que l’on a fait en cours de route. Les deux qui ont fait le parcours initial l’ont vraiment trouvé top, mais exigent. Notre parcours bis sur l’étape 5 et 6 était aussi très sympa, mais moins ambitieux. Il y a l’embarras du choix lorsque vous faites votre propre parcours, j’avais même imaginé un aller-retour du col de la Madeleine après les lacets de Montvernier, mais l’étape devenait encore plus difficile (si vous avez la caisse, c’est un col bonus qui pimente encore plus le parcours). Si je devais retracer, je ferai le même parcours en gardant notre ajout de dernière minute avec le détour à l’Authion sur la dernière étape, mais en arrivant avec un peu plus d’entrainement pour faire le passage par l’Italie. La chaleur était présente en cet été de canicule, mais nous avons réussi en partant tôt à limiter la casse. La partie la moins sympa est sans aucun doute la route entre Bourg-Saint-Maurice et Val d’Isère, avec tous ces camions de chantier qui doublent et roulent vites.

A la différence de la traversée des Pyrénées, ici on traverse de grandes vallées, les cols sont assez éloignés entre eux et ont souvent des longues ascensions. Les Pyrénées ont un côté plus rythmé, un enchainement de cols plus rapide, des cols moins longs, plus sauvages.. Mais les Alpes ont le gigantisme des montagnes, les hauts sommets, des cols en haut altitude, des glaciers.. Bref, deux styles bien différents de traversées, mais qui sont superbes toutes les deux.

N’hésitez pas à réaménager notre parcours en fonction de vos envies, votre timing, votre condition et les cols que vous voulez gravir. Dans les options possibles lorsque vous tracez le parcours il y a surtout un choix à faire au niveau de la Maurienne, pour rejoindre les Hautes-Alpes. Nous avons opté pour le col du Glandon (découvrez ici la vraie histoire du nom de ce col) pour ensuite faire l’Alpe d’Huez puis Lautaret et Galibier, mais ceux qui veulent faire le Galibier depuis son côté le plus difficile choisiront de passer directement par Valloire, mais quid de l’Alpe d’Huez ?? Il y a aussi la solution de passer par le col de la Croix de Fer à la place du Glandon. Ensuite l’autre point de décision est après le col de l’Izoard, soit  par le parcours “folklorique” (pour l’état des routes des cols empruntés) par l’Italie (mais ne fait pas partie des standards) ou le parcours bis qui fait passer par la Bonnette plus loin.  Enfin, nous avions mis des bonus qui sont vraiment top : les lacets de Montvernier, l’Alpe d’Huez, le col du Granon et le détour vers les forts de l’Authion, je vous les recommande.

Si vous avez une question ou un retour d’expérience à partager, n’hésitez pas à l’inscrire en commentaire !

A vous de jouer !! 

6 Comments
  • Hervé Salamone
    Publié à 20:50h, 06 janvier Répondre

    Bonjour Romain, je souhaiterais faire la traversée des Alpes et je suis donc tombé sur ton blog. Merci pour les conseils et le récit. Une question, pour cette traversée, quels bagages as-tu ou avez-vous utilisés ? Je pense que je ferai de la même façon, c’est à dire Hôtel le soir avec repas et encas le midi. J’ai donc pensé à une sacoche de selle et une top-tube. Et en option une sacoche guidon, mais c’est peut-être trop.
    Merci de ton retour.
    Hervé

    • Romain
      Publié à 23:06h, 06 janvier Répondre

      Bonjour Hervé
      Merci pour ton message. Pour transporter nos affaires, nous avions chacun opté pour des systèmes différents. De mon côté j’avais une sacoche de selle de 5L et une petite sacoche cadre de 3L dans l’angle de la potence. Un autre avait qu’une grande sacoche de selle, d’autres avaient sacoche guidon et petite sacoche selle outillage.. bref il n’y a pas de vérité je pense. Le seul point à mon sens, c’est de ne pas amener de superflu, donc partir sur des petits volumes obligé à rester light ensuite dans le choix des affaires.
      Bonne préparation !

  • Hervé Salamone
    Publié à 12:10h, 07 janvier Répondre

    Bonjour Romain,
    merci de retour 🙂
    Bonne année de sport !

    • Romain
      Publié à 09:27h, 31 janvier Répondre

      Avec plaisir !! Bonne année sportive également

  • Olivier RODOLPHE
    Publié à 17:36h, 24 janvier Répondre

    Bonjour Romain
    J’envisage de faire cette fameuse traversée des Alpes
    Question pratique: ou aviez-vous garé votre véhicule au départ d’Evian ?
    Et quelle développement avait tu ( en Shimano) ?
    Je te remercie !
    Cordialement
    Olivier

    • Romain
      Publié à 09:26h, 31 janvier Répondre

      Bonjour Olivier,
      Nous sommes venus en train jusqu’à Thonon et sommes repartis en train d’Antibes ! Sur le développement moi je suis en 50×34 à l’avant et 11×32 à l’arrière
      Bonne traversée des Alpes !

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