29 Déc 2020 10 conseils pour organiser sa traversée des Pyrénées en cyclisme
Faire la traversée des Pyrénées en vélo par les cols, de l’Ouest en Est ou inversement va vous demander des choix organisationnels. Voici quelques conseils suite à la traversée que nous avons faite début août 2020. Ces conseils s’orientent d’abord vers une traversée en mode cyclisme, assez light où l’objectif est de faire un maximum de cols, mais ils peuvent s’adapter pour ceux qui font la traversée en mode bikepacking.
Retrouvez notre parcours et le récit de cette traversée dans des articles dédiés.
Ça peut paraître bête comme conseil, mais c’est la base pour réussir sa traversée. Vous allez être plusieurs heures sur le vélo, avec des bonnes distances et de bons dénivelés, alors partez avec des personnes qui ont plus ou moins le même niveau que vous. Partez avec des personnes avec qui vous vous entendez bien aussi, vous allez passé quelques jours et quelques soirées ensemble.
Ne prévoyez pas d’être un trop gros groupe. A mon avis l’idéal est entre 3 et 5 personnes.
2 – Choisir la période
Une fois que vous savez avec qui partir, il faut caler une date. Plusieurs paramètres à prendre en compte :
– l’ouverture des cols à la circulation, généralement courant mai. Si vous le faites en automne, attention aux grosses chutes de neige tôt dans la saison, cette année il y a eu pas mal de neige au Tourmalet fin septembre..
– les disponibilités des uns et des autres. Là vous partez pour au moins 7 jours, donc il faut pouvoir poser des congés. Dans mon cas j’avais avec moi 3 profs dans le groupe, donc la seule option était les vacances scolaires
– la météo possible, avec la possibilité d’avoir un bel état indien si vous partez en septembre ou des journées très chaudes en août ou des journées longues en juin et juillet
– la durée du jour, plus vous partirez proche du 21 juin, plus les journées sont longues, plus vous partirez vers l’automne plus les jours seront courts
– la foule : le risque de circulation des voitures en montage et de remplissage des hébergements, de mi-juillet à fin août, vacances d’été oblige, il y a plus de monde sur la route et plus de monde dans les hébergements
– le Tour de France qui passe chaque été dans les Pyrénées (routes barrées, difficile de se loger…)
3 – Choisir le sens de la traversée
De l’Atlantique à la Méditerranée ou de la Méditerranée à l’Atlantique ? Le choix est cornélien ! Les deux se font bien entendu. Quelques questions qui vous permettront de choisir :
– ai je des amis sur le parcours qui peuvent m’accueillir et si oui à quel moment je préfère les voir ?
– il y a t’il des cols que je préfère absolument réaliser d’un côté ou d’un autre ?
– le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, est-ce que j’ai envie le matin de pédaler vers le soleil ou non ?
– est ce que je préfère à l’arrivée passer quelques jours à la mer ou à l’océan ?
– …
4 – Choisir le degrés d’autonomie et le type d’hébergement
Plusieurs options s’offrent à vous :
– autonomie totale, en mode bikepacking ou itinérance à vélo où vous transportez toutes vos affaires dans des sacoches , dormez au camping ou camping sauvage et vous vous préparez vos repas. Cela vous fait transporter du poids, demande de monter et démonter son campement et faire ses repas.
– autonomie et nuit à l’hôtel : vous dormez et mangez à l’hôtel, vous transportez vos affaires personnelles dans une petite sacoche sur le vélo. Vous n’avez qu’à pédaler, le soir vous mettez les pieds sous la table. Prévoir un budget conséquent et penser à réserver.
– autonomie journalière et véhicule suiveur pour nuit au camping : nuit au camping sous tente, repas au réchaud. Moins onéreux et plus flexible que l’hôtel mais ça vous demandera du temps de monter et démonter le campement tous les jours et de cuisiner. La journée sur le vélo vous prenez que vos affaires pour la journée. Cela nécessite de s’organiser pour faire suivre la voiture.
Nous avons choisi cette option car une personne du groupe n’était pas certaine d’arriver à faire toute les étapes à cause d’un mal de dos persistant. La voiture permettait si besoin de ne pas faire toutes les étapes ou d’en faire des bouts avant de rejoindre la voiture. Niveau organisation chaque jour était différent en fonction des étapes et du profil. Parfois on partait tous ensemble avant qu’il revienne chercher la voiture et nous attende plus loin, parfois il allait garer la voiture en haut d’un col et redescendait le col en vélo pour nous rejoindre et le gravir avec nous. C’est une organisation à avoir.
– autonomie journalière et véhicule suiveur pour nuit à l’hôtel : en mode royal au bar, sur le vélo vous n’avez que vos affaires de la journée et le soir vous mettez les pieds sous la table. Prévoir un budget conséquent, penser à réserver et gérer la voiture.
Le camping a l’avantage d’être plus flexible que l’hôtel au niveau des réservations si vous partez durant une période de vacances scolaires, mais il y a moins de confort et suppose d’avoir le matériel avec vous ou dans la voiture.
5 – Choisir le parcours
Vous savez d’où vous partez et où vous arrivez, c’est déjà pas mal. Vous savez l’organisation vous allez adopter et donc si vous allez voyager léger ou charger. Comme vous connaissez votre groupe et le niveau général, maintenant il faut faire les étapes.
Voici quelques conseils pour faire le choix :
– viser des arrivées d’étape dans des lieux où vous pouvez trouver facilement pour dormir (hôtels ou campings) en fonction de votre organisation
– en fonction de votre niveau et l’envie que vous avez de vous faire chauffer les cuissots chaque jour avec les km et le dénivelé positif, déterminer le type d’étape qui vous convient. Par exemple nous étions à environ 120km et 3500 m d+ de moyenne sur notre parcours. Certains iront jusqu’à 180 km et 4500 m d+ de moyenne et réduirons le nombre d’étapes
– le choix et l’enchainement des cols. On ne va pas se mentir, si l’on traverse les Pyrénées en cyclisme c’est pour gravir les cols, des plus mythiques au plus confidentiels. Autant le dire de suite, tous les faire est mission impossible, sauf si vous avez 1 bon mois devant vous. Par contre il vous faudra choisir par quels cols passer. A certains moment le choix est logique, à d’autres des variantes peuvent exister et sont peut être plus sympas
– les col bonus : certains cols sont des impasses, y monter se fait juste en aller-retour pour le plaisir. Dans les Pyrénées, pas mal de col dont certains très connus sont des ce cas. Les gravir ne vous fera pas avancer d’un km sur le parcours, pourtant ils valent le coup. Quelques noms : col de la Pierre Saint-Martin, col de Couraduque, le Hautacam, Luz Ardiden, col de Tentes, Toumouse, col de Porte, Plateau de Beille, Tour Madeloc, et j’en oublie..
– les étapes bonus : avec ce nombre important de cols bonus, pourquoi ne pas vous faire une ou des étapes bonus, où l’objectif est d’aller faire l’ascension de certains cols hors du parcours. Ça sera à faire du côté des Hautes-Pyrénées et de l’Ariège
6 – Choisir le mode d’accès au départ et du retour
Tout ça c’est bien beau mais comment on va au départ ? et comment on rentre ensuite ?
Plusieurs options :
– le train mais penser à réserver une place pour le vélo
– la voiture avec porte vélo ou remorque, si vous avez choisi l’organisation avec voiture suiveuse
– le covoiturage
7 – Choisir son équipement
Je ne vais pas entrer dans les détails, si vous vous lancez dans la traversée des Pyrénées en cyclisme, c’est que vous savez déjà à quoi ressemble un vélo.
Ici c’est plus un pense bête, pour des choses que l’on ne prend pas forcément pour une sortie à la journée, comme des gourdes avec plus de contenance, de la crème solaire.. Si vous avez une voiture qui vous suit, penser à tout l’équipement pour réparer, un pneu d’avance, etc.. Je ne l’avais pas fait, mais j’aurai du prendre un deuxième cuissard également. Niveau bobologie, une trousse avec quelques médicaments, de la crème à passer le soir sur les frottements et ou vaseline. Si vous êtes en autonomie, attention à ne pas trop vous charger.
8 – Choisir sa nutrition
Si vous êtes à l’hôtel, vous ferez avec ce que les restaurants vous proposent, beaucoup ont l’habitude dans les Pyérénes d’accueillir des cyclistes avec des menus adaptés.
De notre côté, nous faisions nos repas du soir et le petit déj. Comme nous avions la voiture avec nos affaires je m’étais fait une réserve de gel énergétique maison et je rechargeais ma flash rechargeable, ainsi qu’une base de boisson énergique maison qui ne restait qu’à dilué ensuite dans de l’eau. Petit aparté, à chacun sa méthode et ses habitudes, mais si vous avez l’habitude d’utiliser des gels, pourquoi ne pas faire le vôtre ou acheter des recharges pour éviter à chaque fois d’utiliser du plastique à usage unique qui va couler en plus dans votre maillot le temps de trouver une poubelle ?
Un conseil générique qui est toujours bien à avoir en tête, ne tester pas vos recettes ou votre nouvelle nutrition le jour J, testez-les en entrainement.
9 – Savoir s’adapter
Comme dans toute activité outdoor, le maître mot c’est savoir s’adapter :
– Météo : partir tôt pour éviter les fortes chaleurs ou les orages de fin d’après midi. Si la journée est pourrie, faire un jour off et repartir le lendemain (quid des hébergements si vous avez déjà tout réservé pour la suite ?)..
– Fatigue : bien récupérer le soir, en s’alimentant bien, en buvant assez d’eau toute la journée et le soir, faire des étirements, se plonger les jambes dans les gaves ou lacs, aider celui qui est dans le mal en lui faisant un train plus tranquille..
– Matériel : réparer en autonomie en cas de panne, jongler avec le parcours pour trouver un shop vélo, rester un jour sur place si besoin de réparer..
– Cohésion du groupe : s’écouter les uns les autres sur l’état physique, sur les envies, sur les doutes, les bobos et composer avec tout ça..
– Parcours : adapter si besoin votre parcours le jour J en fonction des conditions, des bonus ou non, de ce qui arrive le lendemain, de la fatigue, de la météo, des vos hébergements..
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